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accusé à tort
6 février 2008

ACCUSE A TORT

La procédure a duré six ans et a brisé sa vie. Blanchi, Christophe Bridoux se dit victime de l'homophobie de Nelly Olin.

Tout commence le 11 septembre 2001. A New York, les tours du World Trade Center s'effondrent. A Garges-lès-Gonesse (Val d'Oise), la vie de Christophe Bridoux s'écroule. Accusé de pédophilie, de vol et d'escroquerie, le chef de la police municipale vient d'être suspendu de ses fonctions par la maire de la ville, Nelly Olin. Il sera révoqué un mois plus tard après quinze ans de service, et va commencer une longue descente aux enfers.

Sa femme demande le divorce, il perd la garde de son fils âgé de 1 an, et se retrouve dans l'impossibilité de trouver un nouveau travail dans le domaine de la sécurité pendant la durée de l'instruction. Il se retrouve bientôt à la rue, réduit à la mendicité. Fait quatre tentatives de suicide, est admis un mois en hôpital psychiatrique, perd 30 kilos. "Tout ça pour rien!", s'exclame-t-il aujourd'hui.

"On m'a humilié, on m'a traîné dans la boue." Comparant son affaire à celle d'Outreau, Christophe Bridoux a décidé de dénoncer les incohérences judiciaires dont il s'estime victime. Passé entre les mains de sept juges d'instruction, l'ancien policier municipal, malgré ses récriminations, doit faire face pendant six longues années à un éternel "il faut être patient".

Une lenteur que son avocat, Me Lesage, met sur le dos des difficultés habituelles de la justice. Cette explication ne convainc pas Christophe Bridoux, persuadé qu'il y a eu des pressions politiques, puisque le non-lieu a été finalement prononcé quelques mois après la démission du gouvernement Villepin, dont Nelly Olin était la ministre déléguée à l'Ecologie et au Développement durable.

"Une cabale homophobe a été menée contre moi!"

Pourquoi Nelly Olin a-t-elle porté de telles accusations contre Christophe Bridoux? Pour l'ancien chef de police, elles n'étaient qu'un prétexte pour l'écarter de son poste. Les vraies raisons? "Homophobie", explique ce père de quatre enfants, marié deux fois, qui s'est découvert homosexuel sur le tard:

"Le jour de ma suspension, elle m'a convoqué dans son bureau devant une assemblée de responsables municipaux, elle m'a demandé: 'Etes-vous gay?' Puis elle a énuméré un certain nombre de faits et gestes de ma part prouvant mon homosexualité. Elle m'avait fait suivre."

Quelques heures plus tard, sa femme l'appelle, la maire avait pris soin de la prévenir elle-même de la suspension de son mari... et de son homosexualité. "J'ai été victime d'une machination, une cabale homophobe a été menée contre moi!", s'exclame Christophe Bridoux.

Au départ de l'affaire, il est accusé du vol d'un téléviseur, puis d'heures supplémentaires non déclarées. Un mois et demi plus tard, il est suspecté de "recel d'images pornographiques représentant des mineurs", après qu'une photo a été retrouvée sur un ordinateur de son lieu de travail. L'enquête révèlera que ce dernier était en fait utilisé par plusieurs personnes du service.

Pour son avocat, "on n'a pas accepté qu'un policier puisse être homosexuel". Hussein Mokhtari, conseiller général (PS) du Val-d'Oise, soutient également la réhabilitation de Christophe Bridoux. Il s'indigne que la vie de cette homme ait été ruinée parce que Nelly Olin a, selon lui, "une aversion pour les homosexuels". Il ne s'étonne pas des méthodes de la maire, qui, d'après lui, "était prête à tout pour arriver à ses fins".

"Je pense qu'il est temps pour Nelly Olin de s'expliquer", réclame Christophe Bridoux. L'ancienne ministre, qui est à l'heure actuelle injoignable, n'a pas réagi à l'ordonnance de non-lieu. Cette dernière a été prononcée une semaine après sa démission de son poste de première adjointe au maire. Nelly Olin a préféré redevenir simple conseillère municipale, suite à des dissensions avec l'actuel maire de Garges, Maurice Lefevre.

Christophe Bridoux a porté plainte contre X pour diffamation et dénonciation calomnieuse, et s'apprête à en déposer une autre au tribunal administratif s'il n'est pas réintégré dans ses fonctions dans le délai légal de deux mois qui suit le non-lieu.

Il garde le moral: "Au moins, avec mon expérience, j'aurai un autre regard de policier sur la société, j'essaierai de régler les choses à l'amiable avant de virer des SDF."

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